Mercredi 27 Novembre 2024

Juillet 2023

Chaque euro investi dans le Système Mondial d'Information sur la Biodiversité (GBIF) produit 3 € de bénéfices directs aux utilisateurs et jusqu'à 12 € d'avantages sociaux, selon la première évaluation économique du réseau, de l'infrastructure et des services du GBIF. Cette constatation est l'une des nombreuses observations mise en avant dans le rapport, Economic valuation and assessment of the impact of the GBIF network, préparé et publié par Deloitte Access Economics.

 

L'équipe d'économistes de chez Deloitte a utilisé plusieurs méthodes analytiques afin de produire cette estimation, comparant et combinant les résultats afin de produire une quantification de l'impact économique total créé par les investissements dans le GBIF. Alors que certaines approches utilisent des calculs définis de manière étroite afin de saisir les avantages directs aux utilisateurs provenant de différents services, d'autres mesures ont exploré la valeur que la société en général accumule via les avantages indirects dépendants du réseau, de l'infrastructure et des services du GBIF. Le rapport situe la valeur annuelle du GBIF pour les utilisateurs à 48 millions d'euros sur un investissement total de 15 millions d'euros (environ 5 millions d'euros dans le monde et 10 millions d'euros à l'échelle nationale), alors que les bénéfices indirects pour la société peuvent atteindre 185 millions d'euros par an.

 

Les autres principales constatations de ce rapport incluent que :

  • le GBIF élargit le champ des possibles. Près de la moitié (47%) de tous les utilisateurs de données interrogés par Deloitte ont rapporté qu'il aurait été impossible pour eux d'effectuer leur recherche en l'absence de GBIF.
  • "L'avantage le plus substantiel et quantifiable de GBIF" est un gain moyen de temps estimé de 64 heures par utilisateur par rapport à la recherche de données par le bias de sources alternatives.
  • Presque tous les utilisateurs (92%) font le lien entre les données mises à disposition via le GBIF et leurs contributions à l'avancement des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies.

 

"Cette étude est essentielle pour permettre aux participants et parties prenantes du GBIF d'exposer notre proposition de valeur et d'exprimer clairement les bénéfices que nous généront non seulement pour les chercheurs et les parties prenantes mais également pour la société en général," a déclaré Liam Lysaght, directeur du National Biodiversity Data Centre en Irlande et président du comité de direction du GBIF. "Ses conclusions révèlent que le réseau GBIF fournit un excellent rapport qualité-prix tout en contribuant aux solutions nécessaires de manière urgente afin de répondre aux problématiques de perte de biodiversité, de changements climatiques et d'autres problématiques environnementales pressantes."

 

Le rapport final décrit également une méthode que les nœuds GBIF peuvent appliquer pour préparer des estimations de la valeur du temps économisé à l'échelle nationale dans les coûts de recherche grâce à l'accès aux données. Bien que cette mesure soit juste l'un des nombreux éléments contribuant à l'analyse, la capacité de l'utiliser à une échelle nationale répond directement aux commentaires des participants GBIF faisant suite à leur révision de la version préliminaire du rapport présenté à la 29ème réunion du Comité Directeur du GBIF (GB29). Le personnel du secrétariat s'attend à travailler avec les gestionnaires et le personnel des nœuds à mettre en pratique la méthode à Canberra lors de la réunion mondiale des nœuds, juste avant le GB30 en octobre 2023.

 

Le rapport fait écho à des constatations présentées dans d'autres analyses à grande échelle récentes à propos du GBIF. La "Twenty-Year Review of GBIF" preparée par le Committee on Data of the International Science Council (CODATA) a recommendé de commander "une étude ciblée sur la valeur monétaire du partage de données de biodiversité et de la valeur ajoutée à laquelle contribuent les infrastructures de données." L'année suivante, un examen exhaustif portant sur plus de 4000 études révisées par les pairs s'appuyant sur les données gérées par GBIF a conclu que "les jeux de données de biodiversité mondialement intégrées permettent aux chercheurs de poser des questions à des échelles taxonomiques, temporelles et spatiales qui seraient autrement impossibles."

 

"Notre analyse confirme que la valeur du réseau GBIF est bien supérieure à la somme de ses composantes", a déclaré Josh Appleton-Miles de chez Deloitte Access Economics. "Agréger et standardiser les données sur la biodiversité au-delà des frontières nationales, et les rendre accessibles de manière ouverte fournit un dividende économique beaucoup plus important."

 

Le rapport fournit une autre première : un calcul de la valeur monétaire du service de volontaires sur le réseau GBIF. Malgré le fait que seul sont reflétés un nombre limité des rôles dans lesquels les individus peuvent agir en tant que formateurs, traducteurs et réviseurs bénévoles, les estimations fixent la valeur annuelle de leurs efforts à 958 000 €, soit près du quart du budget de base du Secrétariat. Ces contributions volontaires en temps se sont avérées difficiles à saisir, puisque le personnel des nœuds participants du GBIF et des organisations partenaires ne l'ont souvent pas facturé ou enregistré.

 

Des économies directes sur les coûts vont également dans l'autre direction. Le rapport révèle des exemples d’économies institutionnelles directes des coûts attribuables au GBIF pour ses nœuds et ses fournisseurs de données. Le Natural History Museum (Londres), estime que le GBIF permet des économies de plus de 500 000 € en évitant le coût associé à l'emploi de dix postes redondants. En parallèle, l'accès à l'infrastructure digitale de GBIF diminue à la fois les frais salariaux et les dépenses en capital du U.S. Geological Survey, siège du noeud GBIF des États-Unis, de presque 200 000 € par an.

 

"En détaillant les nombreuses façons dont le GBIF génère de la valeur, ce rapport encouragera une adoption plus large et renforcera davantage les bénéfices que nous apportons à la science et à la société", mentionne Joe Miller, secrétaire général du GBIF. "Nous savions que nous amplifions l'impact de nos participants, fournisseurs de données et partenaires, mais l'analyse dans l'étude de Deloitte améliore grandement l'argument commercial du GBIF, pas seulement pour les pays membres, mais également pour ceux qui n'ont pas encore adhéré en tant que participants."

 

À la lumière des limites du rapport actuel et des changements attendus dans l'impact du GBIF au fil du temps, le rapport conclut par des besoins potentiels en données et des approches alternatives pour de nouvelles études sur sa valeur scientifique et sociétale.

 

  • Mesures étendues sur les impacts directs s'appuyant sur les enquêtes réalisées pour ce rapport auprès des nœuds nationaux
  • Analyses thématiques de domaines de recherche à fort impact pour le flux entre les données du GBIF vers le savoir, comme la santé humaine (voir l'analyse récente sur le soutien de GBIF à la recherche sur les organismes sauvages et les maladies humaines)
  • Valeur de déduplication qui quantifie la réaffectation du temps entre la collecte de données provenant d'autres sources et une recherche plus productive
  • Analyse de la valeur de standardisation des données, qui "est difficile à quantifier, mais pourrait être dans l'ordre de milliards d'euros"

 

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